Biographie

Zinzin !

Jeronimo

J’ai des goûts de luxe. C’est venu avec le temps. J’écris mes chansons au bord du Lac de Garde en Italie, dans un village sans voitures qui ressemble paisiblement au Paradis. Il y a une grande terrasse sur le toit de la maison où j’écoute le hululement des bateaux et le murmure des montagnes. Je dîne dans une cantine où le patron me sert ce qu’il désire.

Je noircis les sets de tables de mes phrases, que j’ordonne un peu plus tard lorsque la nuit est tombée. Quand vient le moment de fixer le travail, je m’installe dans l’église du village de mon enfance, où mes parents se sont mariés, où j’ai dit adieu à ceux partis trop tôt. Seul avec mes instruments. Les débuts sont intimidants, je n’ose pas faire de bruit. L’église est asymétrique et offre un bel écho. Cela dure un mois. Seul. Le résultat se nomme “Zinzin”. Il ressemble à un petit garçon qui refuse d’aller à l’école et traîne sur le chemin. Si vous l’apercevez un matin, offrez-lui une limonade et fourrez un bonbon dans la poche de son anorak élimé. Puis souhaitez-lui bonne route. C’est la continuation de mon parcours musical, loin d’être en ligne droite. Je m’offre des détours interminables, des haltes imprévues. Je vais même jusqu’à défendre parcimonieusement ce disque sur scène, avant tout désireux d’explorer la face créatrice de ce parcours. Je l’écrivais plus haut, désormais j’ai des goûts de luxe.